La fois où tu t'es fait juger au gym | FD Fitness consultant
La fois où tu t’es fait juger au gym
Avatar

Auteur(e) FD Fitness

Tout au long de mon primaire et même au secondaire, j’ai été une cible facile pour l’intimidation. Je me faisais narguer, intimider, taxer, juger ou même humilier. Nous sommes maintenant en 2017, plus de 15 ans se sont passées depuis cette période et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

 

 

Les gens ont été énormément sensibilisés à l’intimidation et au fait de juger les autres gratuitement. Dans mon temps, juger on n’appelait même pas ça de l’intimidation encore! On ne mettait pas tout à fait un mot sur ce phénomène commun. Aujourd’hui, j’ai un environnement très positif, et pas (ou peu) de gens toxiques dans mon entourage. Je suis, dans le cadre de mon travail, en contact avec des gens qui désirent changer, s’améliorer, se dépasser et je suis témoin d’une grande vague d’entraide où mes clients s’encouragent les uns les autres à travers leurs objectifs et leur « struggle » du quotidien.

Je vois d’un angle qui me laisse croire que juger par rapport au physique sont choses du passé, et que l’entraide et la compassion sont maintenant au goût du jour.

En travaillant dans le domaine de la condition physique, « juger l’image des gens » ou « commenter négativement leur condition » d’une quelconque façon n’a JAMAIS fait partie de mes réflexes! Lorsque je vois quelqu’un en surpoids au gym, ma première pensée est la même que quand je vois n’importe qui d’autre : « WOW! Elle bouge, elle prend du temps pour elle, j’espère qu’elle se sent à sa place! Elle a sa place comme TOUT LE MONDE! » et RIEN D’AUTRE! J’ai de la misère à me dire qu’encore aujourd’hui, certaines personnes peuvent penser autrement et juger gratuitement. Tout le monde a un même objectif : améliorer sa santé. Non? Juger les gens sans connaître leur vie, on a tous déjà entendu que c’était OUT.

Well, je pense que j’ai été naïve, gang!

Pour le respect de cette personne (qui ne sait pas encore que je rédige ce billet), je la nommerai « Charlotte ». Charlotte est une bonne amie à moi, une fille qui a développé une force phénoménale depuis la dernière année. Surtout, une fille très orgueilleuse tant au niveau performance qu’au niveau personnel. Elle est la PREMIÈRE personne à donner une petite tape dans le dos des gens quand elle sent qu’ils en ont besoin. Elle est également la première à les complimenter, rendre service, penser aux autres, etc. Charlotte, c’est la fille que je téléphone si j’ai besoin d’une volontaire pour faire une B.A., si j’ai un down, si je me pose des questions ou si je doute de mes capacités. Elle me remettra les pendules à l’heure, me « shakera » juste assez pour me remettre sur les rails! Une personne « fondamentalement bonne » comme je l’appelle!

Un matin comme un autre, Charlotte me téléphone! « Elle me téléphone? » (tout le monde sait que maintenant, on se texte… On ne se téléphone plus tsé… À moins d’un événement GRAVE). « Charlotte? Allô? Charlo? Qu’est-ce qui se passe? » Je n’entends que des sanglots incontrôlables. Je délaisse tout ce que je fais. « Charlo, parle-moi! T’es où? Qu’est-ce qui se passe? » Après avoir repris son souffle de peine et de misère, et avoir accumulé quelques respirations en banque, ma Charlotte me raconte qu’elle s’entraînait tout bonnement avec ses écouteurs et qu’une dame qu’elle a vu quelques fois au gym est venue lui parler. Elle lui a fait enlever ses écouteurs pour lui dire sur un ton abasourdi : « Salut jeune fille! Mon Dieu, hey, je m’excuse, je ne t’ai pas reconnue! Tu as tellllllllement engraissée!! Mon Dieu que tu ne dois pas être fière de toi; tu étais toute petite avant! ».

WAIT. WHAT?

Charlo, sous le choc et trop occupée à se dire « elle ne vient pas VRAIMENT de me dire ça? », ne répond rien… La dame lui répète « tu ne dois tellllllllement pas être fière de toi… Engraisser comme ça! », toujours en la regardant de la tête aux pieds. Elle part, la laissant là, comme ça, après s’être vidée de son BESOIN de communiquer sa remarque.

Charlotte, elle, a quitté vers le vestiaire pour pleurer sa vie. NON MAIS! QU’EST-CE QUE CETTE HISTOIRE DE MERDE? J’étais flabergastée! Ça existe encore des histoires comme ça? Si j’avais pu discuter avec cette dame, parce que visiblement la Charlo que j’avais au bout du fil était beaucoup trop sous l’émotion pour le faire, voilà ce que j’aurais aimé lui dire :

« Bonjour chère dame,

 

Ce que vous ne savez pas, c’est que ma Charlotte a présentement d’importants ennuis de santé que même la médecine ne peut expliquer. Elle combat un cycle inflammatoire hors du commun et doit se battre avec des vomissements quotidiens, de l’insomnie, des réactions alimentaires et des réactions allergiques sans parler de l’inflammation qui fait grimper le poids de sa balance (pour ne nommer que ceux-là).

Elle est suivie en naturopathie, en endocrinologie et en gastro-entérologie, par plusieurs médecins et tout le monde est à son crayon pour trouver ce qu’elle a.

Ce que vous ne savez pas non plus ma chère dame, c’est qu’entre deux suivis à l’hôpital, Charlotte s’est levée ce matin en se trouvant moche, se rendant compte que les vêtements qui lui faisaient la semaine passée ne lui font dorénavant plus à cause de l’évolution phénoménale de l’inflammation. Charlotte s’est regardée dans le miroir et s’est dit : « Non, je ne me laisserai pas faire comme ça aujourd’hui. Pas aujourd’hui! J’y vais quand même, ça va me faire du bien, je vais aller me défouler », en essuyant les belles petites larmes qui ont coulés sur ses joues. Son orgueil l’a poussée à se dépasser et à voir au-delà de l’apparence, ce que je vous inviterais à faire également dorénavant.

Pourriez-vous, en toute honnêteté, me dire ce que le fait de la juger et de commenter son POIDS en plein milieu de son exercice vous a apporté aujourd’hui? Vous vous sentez plus forte? Plus en santé? Valorisée? Vous sentez que vous avez fait votre B.A.? Vous sentez que vous avez « donné au suivant »? Mieux : vous pensez que vous venez de lui rendre service en lui apprenant qu’elle a « engraissé » à ce point? Qu’elle ne s’en était pas rendu compte? Qu’est-ce que ça vous a procuré d’aller la voir et de dire à la personne la plus orgueilleuse du monde « tu ne dois tellement pas être fière de toi ! »? Quel message lui envoyez-vous?

Je ne peux pas contrôler vos pensées, mais je peux vous dire que si vous l’aviez seulement PENSÉ sans le dire, Charlotte ne serait pas en pleurs dans sa voiture. Elle ne serait pas présentement en train de crier qu’elle lâche le gym et qu’elle lâche tout à cause du découragement, parce qu’elle ne peut plus être prise dans cette condition, qu’elle ne peut plus supporter le regard des gens, de peurs qu’ils se disent la même chose que vous. Charlotte, elle est forte. Je sais que ce ne sera pas assez pour la faire tout abandonner.

Par contre, ce genre de commentaires serait amplement suffisant pour que quelqu’un laisse tomber ses objectifs et ne remette plus jamais les pieds au gym, vous le savez?

Sur ce, je vous invite à bien y repenser… J’ose espérer que ce n’était qu’un commentaire maladroit et que vous n’avez pas mesuré la portée des mots que vous avez utilisés, parce que je ne peux imaginer que quelqu’un puisse dire quelque chose comme ça, de mauvaise foi, gratuitement. Je sais que nous avons la liberté d’expression, mais la liberté d’expression ne vous donne pas le droit de dire tout ce qui vous passe par la tête avec le simple principe que vous avez le droit de le dire!

En espérant que vous ne fassiez vivre ce sentiment à quiconque d’autre.

Suis-je la seule qui pensait que ce genre de situation n’arrivait plus? J’étais où les dernières années pour croire que tout ça était du niveau primaire et secondaire. J’étais où pour penser que tout ça était derrière nous et que les gens étaient maintenant assez sensibilisés au fait de juger, à l’intimidation, mais surtout au SAVOIR VIVRE face aux apparences physiques des autres.

Je ne veux absolument pas que vous preniez Charlo en pitié, mon but n’est pas là (de toute façon c’est la personne que je connais qui DÉTESTE le plus se faire prendre en pitié…), mais s’il vous plait, lorsqu’il vous passera l’envie de commenter négativement la condition de quelqu’un, pensez à Charlotte.

Demandez-vous ; si une personne vous expliquait l’envers du décor et le vécu qui y est rattaché, comment vous vous sentiriez? N’oubliez pas qu’il y a TOUJOURS deux côtés à une médaille! Et si vous vous surprenez à le penser, ce qui peut être à la limite acceptable puisqu’on ne contrôle pas toujours nos pensées : révisez-vous, corrigez-vous, changez votre mentalité. Si vous voyez quelqu’un qui a pris du poids en peu de temps, prenez des nouvelles d’elle au lieu de faire la remarque! Cette personne l’a fort probablement déjà remarqué, et elle vit peut-être une situation particulière.

 

Si vous êtes une « Charlotte » présentement et vivez quelque chose de semblable, tenez-vous le pour dit : vous avez votre place comme tout le monde et personne n’a le droit de vous faire sentir le contraire! Je ne pensais pas, un jour, avoir à écrire un article sur ce sujet, mais je ne pouvais passer cette situation sous silence!

Après notre appel, Charlotte a essuyé ses larmes pour la deuxième fois de la matinée.

Charlotte est sorti de sa voiture.

Charlotte a torché la fin de son workout.

#SoyezCommeCharlotte!

 

Daphnée Dion

 

D’autres articles :

La fois où je n’ai pas voulu que tu sois en déprime saisonnière

La fois où j’ai réalisé que nos fondations étaient craquées


 

FD Fitness est un incontournable pour quiconque souhaite entreprendre, améliorer ou perfectionner son entrainement de conditionnement physique. L’équipe se donne pour mission d’offrir des programmes innovateurs et personnalisés à chacun de ses clients afin de les accompagner dans l’atteinte de leurs objectifs. Découvre tous nos services!