Est-ce dangereux pour les enfants de s’entraîner? | FD Fitness consultant
Est-ce dangereux pour les enfants de s’entraîner?
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Auteur(e) FD Fitness

 

Pendant plusieurs années, les gens ont pensé qu’il était dangereux pour les enfants de lever des poids, car la charge supplémentaire allait endommager les plaques de croissance et ainsi ralentir la croissance. Il est normal que les gens s’inquiétaient, car les scientifiques étaient du même avis. En effet, dans les années 80 et 90, ils affirmaient qu’il était préférable pour les enfants et les adolescents d’éviter l’haltérophilie, la dynamophilie et la musculation.

 

Cependant, depuis les années 2000, les nouvelles recherches ont démontré de nombreux bénéfices liés à l’entraînement chez les enfants.

 

Premièrement, l’entraînement en musculation améliore la densité minérale osseuse (Faigenbaum, 2000). La tension supplémentaire mise sur les os crée une demande en calcium au niveau osseux. Les enfants développeront des os plus massifs aux chevilles, aux genoux et aux poignets, ce qui aura pour effet de les rendre plus forts. Les tendons et les ligaments deviendront également plus solides, ce qui réduira de façon notable le risque de blessures lors de la pratique de sports ou à la suite de chutes.

 

Deuxièmement, l’entraînement en musculation améliore la force. Dans cette métanalyse (Behringer, vom Heede, Yue et Mester, 2010), les scientifiques ont conclu que la majorité des enfants devenaient plus forts lors de leur croissance lorsqu’ils s’entraînaient. La progression en force des enfants plus vieux était plus marquée que celle des plus jeunes, mais la différence n’était pas énorme. Chez l’adulte, l’augmentation de la force se fait majoritairement par hypertrophie et amélioration de l’efficacité neuromusculaire. Chez l’enfant, l’hypertrophie sera très faible étant donné qu’ils n’ont pas encore des niveaux de testostérone très élevés. Ils progressent donc en augmentant l’efficacité de leur système nerveux. Cela leur permet de recruter davantage leurs unités motrices au niveau musculaire. Plus il y a d’unités motrices activées, plus le muscle se contracte efficacement. En d’autres mots, ils améliorent la connexion entre leur cerveau et leurs muscles, et cela les rend plus forts.

 

Troisièmement, l’entraînement physique améliore la posture. Il y a plusieurs années, on n’aurait pas eu à parler de ce sujet, car les enfants étaient beaucoup plus actifs et ils passaient beaucoup moins de temps assis devant la télévision. En prenant en compte que le programme d’entraînement est fait par un professionnel, l’entraînement en musculation permet de corriger les mauvaises postures dues au mode de vie sédentaire. On parle notamment d’antéprojection de la tête, d’enroulement et de bascule vers l’avant des épaules. Plusieurs muscles se retrouvent raccourcis et les adolescents autant que les adultes se plaignent de plus en plus de douleurs au cou, au dos et aux épaules. On leur prescrit alors des étirements à faire, mais le problème ne vient pas d’un manque d’étirements. Il vient plutôt d’un manque d’activité physique. Un concept à retenir est que chaque fois qu’on bouge, on s’étire. Donc plus vous bougez, moins vous aurez besoin de vous étirer, car les muscles seront étirés lors des mouvements effectués.

 

Le quatrième bénéfice est que l’entraînement musculaire vient contrer l’obésité. Le taux d’obésité infantile augmente année après année, et c’est devenu un réel défi de faire bouger les jeunes. Selon l’OMS, près du tiers (31,5%) des jeunes de 5 à 17 ans sont classés comme faisant de l’embonpoint. On sait que l’entraînement améliore la sensibilité à l’insuline et ce principe s’applique également aux enfants et aux adolescents. En ayant une meilleure sensibilité à l’insuline, les enfants diminuent leur risque de développer le diabète de type 2 et d’avoir des problèmes cardiaques (Tigbe, Granat, Sattar, Lea, 2017). De plus, il est important de noter qu’un enfant obèse augmente sa probabilité d’être obèse à l’âge adulte (Statistique Canada, 2012). De là l’importance de développer de bonnes habitudes tôt dans le développement de l’enfant.

 

Si on récapitule, il n’y a pas de danger pour les enfants et les adolescents de faire de la musculation. Selon une étude (Small et al., 2008), il y a cependant des recommandations que l’on devrait suivre pour éviter tout type de blessure.

  • Durant la période de la petite enfance (0-7 ans) et durant la période de l’enfance (6-12 ans), le développement musculaire doit être fait majoritairement sous forme de jeux pour stimuler l’enfant et qu’il ait du plaisir.
  • Une fois le sommet de la poussée de croissance terminé, la musculation peut être faite avec des charges plus élevées.
  • La technique doit toujours être priorisée avant la charge.
  • L’exécution des exercices doit toujours être contrôlée.
  • Les mouvements doivent être faits en amplitude complète.
  • Le poids du corps peut être largement suffisant chez l’enfant.
  • Prioriser les haltères courts, les haltères longs et les ballons lestés plutôt que les machines qui ne sont pas toujours ajustables pour les enfants de taille plus petite que les adultes.
  • Tous les muscles doivent être travaillés.
  • On recommande d’effectuer 2 à 3 séries de 6 à 15 répétitions à une fréquence de 2 à 3 fois par semaine.
  • Tout comme à l’âge adulte, les risques de blessures diminuent largement lorsque l’entraînement est conçu et supervisé par un kinésiologue ou un entraîneur qualifié.

 

Finalement, les enfants doivent avant tout aimer ce qu’ils font. S’ils n’aiment pas s’entraîner en salle de musculation, ce n’est pas grave. L’important est qu’ils soient actifs et qu’ils passent moins de temps devant les jeux vidéo et les téléphones intelligents. Que ce soit de l’escalade, de la randonnée, du karaté ou de l’entraînement en salle, le corps ne fait pas de distinction, pourvu qu’il bouge!

 

Faites bouger vos enfants et vos adolescents si vous leur souhaitez un avenir en meilleure santé!

 

Samuel Choquette

Kinésiologue

 

Bibliographie :

Faigenbaum, AD (2000). Strength training for children and adolescents. Clinical Sports Medecine, 29(4), 593-619. https://doi.org/10.1016/S0278-5919(05)70228-3

Behringer, M., vom Heede, A., Yue, Z., Mester, J.,(2010). Effects of Resistance Training in Children and Adolescents: A Meta-analysis.  Pediatrics 126(5), repéré à http://pediatrics.aappublications.org/content/126/5/e1199?sso=1&sso_redirect_count=1&nfstatus=401&nftoken=00000000-0000-0000-0000-000000000000&nfstatusdescription=ERROR%3a+No+local+token

Tigbe, WW., Granat, MH., Sattar, N., Lea, MEJ., (2017). Time spent in sedentary posture is associated with waist circumference and cardiovascular risk. International Journal of Obesity 41, 689-696, doi: 10.1038/ijo.2017.30

Statistique Canada (2012), L’embonpoint et l’obésité chez les enfants et les adolescents : résultats de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé de 2009 à 2011, Rapport sur la santé 23(3), septembre, 7 p.

Small, E., McCambridge, T., Benjamin, H., Bernhardt, D., Brenner, J., Capetta, C., …, Rice, S., (2008), Strength Training by Children and Adolescents, Pediatrics 121(4), doi:10.1542/peds.2007-3790

 


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