Trouble d'anxiété | Mieux gérer ses troubles anxieux au quotidien
Comment gérer son trouble d’anxiété?
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Auteur(e) FD Fitness

Je suis Sirine, kinésiologue et conseillère en réadaptation. Mon travail de tous les jours consiste à rencontrer des gens qui sont en arrêt de travail, pour une condition physique ou psychologique (90% du temps psychologique), et les aider à retourner au travail. Je vous présente mon tout premier article : Comment gérer son trouble d’anxiété?

 

Je dois vous avouer que lorsque j’ai commencé à travailler dans le monde de l’invalidité et plus particulièrement avec les personnes avec un trouble d’anxiété, ça n’a pas été facile. Je n’arrivais pas à comprendre ces gens anxieux, comment ils pensaient, pourquoi ils m’appelaient 10 fois par jour pour la même question, leurs inquiétudes pour tout et pour rien. Et tout d’un coup, j’ai remarqué que plusieurs personnes autour de moi ont un trouble d’anxiété, que ce soit ma famille, mes amies, mes collègues ou mes clients.  Il a fallu que je change d’attitude rapidement si je voulais réellement aider ces personnes, mais aussi m’aider, puisque vous le savez surement déjà, les personnalités anxieuses nous demandent beaucoup d’énergie. Alors, je me suis renseignée à ce sujet, j’ai lu des articles, participé à des conférences, et avec les années, j’ai finalement compris ce que ces gens vivaient.

 

Les symptômes de l’anxiété

 

On connait tous une personne anxieuse autour de nous, si on ne l’est pas nous même! Mais l’anxiété, c’est quoi? C’est tout d’abord l’appréhension face à une incertitude. À la base, c’est tout à fait normal de vivre cette émotion à un moment ou un autre dans sa vie. Souvent, ce sentiment peut nous protéger dans des situations inquiétantes ou qui comportent un certain risque. C’est ce sentiment d’inquiétude et cet inconfort qui nous incite à réagir. Au fond, c’est notre système d’alarme.

Toutefois, l’anxiété devient problématique ou dysfonctionnelle lorsqu’elle prend trop de place dans la tête des gens et les empêche ainsi de vaquer à certaines activités par peur ou crainte que quelque chose arrive. C’est aussi le phénomène de l’évitement. La personne avec un trouble d’anxiété perçoit ou s’imagine un danger, cela lui apporte un sentiment inconfortable qu’est l’anxiété et s’en suit un comportement d’évitement qui au final vient confirmer les peurs de cette personne.

Par exemple, une personne avec un trouble d’anxiété n’ouvre plus son courrier puisqu’elle a plusieurs dettes. Ce comportement d’évitement permet à cette personne de ne pas affronter ses craintes face à ses nombreuses dettes. Toutefois, l’évitement de cette situation crée un cercle vicieux puisqu’elle nourrit l’anxiété initiale et amène la personne à être encore plus anxieuse face à cette situation. En d’autres mots, face à une situation anxiogène, un comportement d’évitement apporte un soulagement momentané, mais contribue toutefois aux pensées irrationnelles. On comprendra donc que l’anxiété est tellement importante qu’elle empêche une personne de fonctionner et d’agir normalement.

Le fameux et si?

Si je manque le train et j’arrive en retard à mon entrevue, je n’aurai pas le poste voulu. Si durant mon oral je ne me souviens plus de mon discours, tout le monde rira de moi. Il est 21h et que ma fille n’est toujours pas rentrée, elle a sûrement eu un accident. En lisant cela, on peut se dire que c’est un peu exagéré de penser ainsi, non? Si on est en mesure de prendre du recul et de rationaliser, oui. Quelles sont les chances que j’arrive en retard à mon entrevue et quelles sont les chances que je n’aie pas le poste pour cette raison?  Dans le pire des cas, j’explique ce qui est arrivé à mon interlocuteur et les raisons de mon retard, par exemple, une panne de train ou un évènement imprévu qui était hors de mon contrôle.

Il est normal d’avoir des pensées et des inquiétudes de ce genre. Ainsi, puisque ces pensées amènent souvent une émotion désagréable, une personne qui vit une anxiété «normale» va essayer de l’éviter ou de penser autrement. Cette personne va donc réussir à moduler son comportement ou ses pensées pour bien fonctionner. Par exemple, si une personne est anxieuse d’arriver en retard à son entrevue, elle risque de se rendre au train d’avance ou tout simplement de rationaliser la situation en se demandant quelles sont les chances que cela arrive ou les réelles conséquences d’arriver en retard à l’entrevue. Souvent, le seul fait de se questionner va faire en sorte d’atténuer cette anxiété.

Les symptômes qu’amène le trouble d’anxiété sont assez inconfortables et peuvent être autant de nature physiques que psychologiques, comme des palpitations cardiaques, des tremblements, des nausées, un sommeil perturbé, des difficultés à se concentrer et des crises de panique. Ce qui est surtout important de se rappeler, c’est que l’anxiété est extrêmement énergivore autant pour la personne qui la vit que pour les personnes qui la côtoient.

Je pense souffrir de troubles anxieux…

Avant de continuer, j’aimerais dire que je ne suis ni médecin ni psychologue ni thérapeute spécialisée dans le domaine, toutefois je vous donne quelques conseils que j’offre à mes clients et qui pourront peut-être vous aider aussi.

 Si votre anxiété est trop importante (qu’elle vous préoccupe continuellement, qu’elle n’est pas reliée à un événement particulier), vous voudrez consulter votre médecin en premier lieu.

 Si vous vous sentez constamment anxieux, un rendez-vous chez un psychologue ou ergothérapeute vous permettra d’une part de comprendre pourquoi vous êtes anxieux et d’autre part de trouver des stratégies concrètes pour gérer ce trouble d’anxiété. En général, ces stratégies impliquent de changer vos pensées pour qu’elles soient plus rationnelles et de vous exposer graduellement aux situations qui vous rendent le plus anxieux.

 Faire de l’activité physique! L’exercice augmente la tolérance au stress, améliore l’humeur et diminue les risques de dépression et d’anxiété. Comme vous le savez sûrement déjà,  le corps produit une substance chimique, appelée endorphine, qui serait à l’origine des sensations agréables pendant et après un entraînement. De plus, il est prouvé que l’activité physique diminue les risques de dépression ainsi que plusieurs autres maladies et qu’elle améliore les fonctions cognitives. Finalement, l’activité physique augmente l’estime de soi, ce qui est grandement bénéfique pour une personne avec un trouble d’anxiété.

 Faire de la méditation ou des respirations diaphragmatiques. La respiration diaphragmatique est naturellement plus lente et plus profonde, ce qui mène à un meilleur « remplissage » et un meilleur « vidage » des poumons et, par conséquent, à une meilleure oxygénation du sang. Cette oxygénation permet un état de bien-être plus grand (énergie, détente, etc.). Vous pouvez faire cela au coucher lorsque vous êtes dans votre lit et que votre tête pense à 100 choses à la fois. Inspirez en 4 temps, gonflez le ventre et expirez en 4 temps. Faites entre 4 à 6 respirations ou plus au besoin.

Autres trucs et conseils
  1. S’investir dans des activités qui sont importantes et significatives, puisque cela permet de se centrer sur le moment présent et de ne pas se soucier de situations futures qui sont incertaines et pour lesquelles vous avez peu de contrôle.
  2. Avoir de bonnes habitudes de vies : avoir une alimentation équilibrée, boire de l’eau, avoir de bons suppléments.
  3. Essayer d’identifier la véritable cause de son stress. Vous pouvez écrire dans un journal à chaque moment que vous sentez de l’anxiété ou un stress quelconque.
  4. S’assurer d’avoir un bon sommeil et d’être reposé. Établir une routine, comme celle d’avoir une pensée positive avant de dormir.
  5. Visualiser un endroit ou un souvenir qui détend et qui rend heureux.
  6. Avoir un équilibre entre le travail, la famille, les activités de loisir et le repos.

En conclusion

L’anxiété est une émotion normale et un mécanisme biologique qui nous aide souvent à nous protéger lors de situation inquiétante ou dangereuse. C’est une douleur psychologique qui nous fait réagir. Toutefois, cette anxiété peut devenir problématique si elle devient trop importante et si elle se produit trop souvent. Selon l’agence de la Santé publique du Canada, les troubles anxieux affectent près de 12% de la population. Les femmes âgées entre 15 et 24 ans seraient plus susceptibles d’avoir un niveau élevé de détresse psychologique. Il est donc primordial de trouver ce qui fonctionne pour vous pour mieux gérer votre anxiété. Le plus important est de se mobiliser et de mettre des stratégies en place, peu importe lesquelles. Il faut trouver ce qui fonctionne pour vous et l’utiliser lorsqu’une situation anxiogène se présente.

Merci!

Sirine El-Samra

Kinésiologue et propriétaire du studio Empire Fitness Lachine et conseillère en réadaptation

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